Le droit à la déconnexion… ça marche aussi dans la vie privée !
Avec l’arrivée des smartphones, nos échanges sociaux ont radicalement changé.
Je ne sais pas vous, mais de mon côté… J’ai développé le « réflexe » de sauter sur mon téléphone dès que j’entends une sonnerie, je ne supporte pas de voir une pastille rouge sur une application… Bref, j’ai été conditionnée.
La prise de conscience
De par mon parcours scolaire, je me suis rendu compte que le modèle était pas ouf au niveau collecte de données, consentement… Quelque chose restait quand même flou : pourquoi en sachant que mes données personnelles étaient exploitées contre mon gré, je continuais à utiliser les réseaux sociaux ?
Je me disais que c’était pour rester en contact avec mes proches, mais c’est une lecture récente qui m’a fait ouvrir les yeux sur les techniques mises en place par les développeurs d’applications afin que l’on développe des automatismes de consommation en ligne. En effet, toutes les notifications que l’on reçoit sont calibrées pour être déclenchées au bon moment, pour nous raccrocher aux wagons, jusqu’à qu’il n’y ait plus besoin de stimuli externes pour que l’on utilise les services proposés. Oui oui, c’est comme ça que tu te retrouves à scroller indéfiniment sur Insta, sans t’en rendre compte… Les développeurs l’avaient prévu ! Je me demande s’ils avaient prévu le sentiment de culpabilité qui va avec ?
Bon, après je précise quand même que cette technique peut également être utilisée pour faire créer de bonnes habitudes aux utilisateurs, comme passer du temps à lire, à méditer, ou encore à apprendre une langue…
Bref, je me suis dit qu’il serait intéressant de partager mes questionnements ici, ainsi que les petites astuces que j’ai mises en place pour améliorer ma relation avec mon smartphone et les multiples distractions qu’il me propose…
Injonctions et rapport aux réseaux sociaux
En poursuivant mes réflexions, je me suis rendu compte que, jusqu’à pas si longtemps, je me sentais obligée de répondre à un message instantané parce que je l’avais vu… et que je me considérais être une mauvaise amie si je ne le faisais pas.
Je me suis également beaucoup privée sur les réseaux sociaux, notamment quand je commençais à en apprendre plus sur le modèle, et aussi parce qu’on me répétait que c’était mal vu au niveau professionnel…
Et j’en ai souffert parce que, bien que je ne fasse pas la course au dernier réseau social à la mode (j’ai commencé Insta l’année dernière donc vous êtes pas prêts de me retrouver sur TikTok ou ClubHouse…), j’aimais partager des petites anecdotes ou des photos de lieux que je visitais. Étant éloignée de mes proches, ça reste un de mes principaux vecteurs de communication !
Niveau boulot, c’est comme si je n’avais plus le droit de ne pas être disponible, avec les mails, les visio, les Teams, les SMS… Et c’était encore pire avec le confinement ! Il y a des jours où j’avais vraiment le sentiment de ne rien faire d’autre de ma journée, à toujours être dans l’urgence, en réaction par rapport aux stimuli de mes équipements numériques.
C’était à me demander si je me servais des machines ou bien si c’était l’inverse ! Et même si je prends conscience de toutes ces barrières que j’ai créées moi-même, de toutes ces règles que je me suis imposées, j’ai encore du mal à m’en défaire. Les vieilles habitudes ont la vie dure, mais je suis sur la bonne voie, grâce à de petits changements que j’ai mis en place dans mon quotidien.
Quelques astuces
Une des premières combines que j’ai découvertes : la méthode Inbox Zero. Une révélation ! Je découvre qu’il est possible de désactiver les notifications pour les mails et des stratégies pour les supprimer.
Je l’applique pour mes boites mails perso, que je ne regarde qu’une fois par jour. Niveau pro, ça reste encore un peu compliqué, mais j’essaie de me limiter à 3 fois par jour… en me disant que si c’est urgent, mes collègues trouveront un moyen de me contacter autrement !
Grâce à cela, je gagne en sérénité, je n’ai plus l’impression de subir les imprévus, je gère mieux mon temps et mes activités, je me sens aux commandes de mes journées et ça me fait un bien fou… tellement que j’ai décidé de ne pas en rester là !
J’ai donc dit adieu aux pastilles rouges sur la plupart de mes apps. Et pour l’instant, je le vis bien. Même si je me rends compte que je n’ai pas besoin de notif pour aller sur Insta…
Pour me rendre compte du temps que j’y passe, j’ai activé les rappels quotidiens sur les réseaux sociaux. Comme ça, une pop-up s’affiche pour me prévenir que j’ai atteint la limite que j’ai fixée. J’utilise aussi les fonctionnalités de gestion du temps d’écran de mon téléphone. Cela me permet de définir des temps sans écran (le soir avant d’aller me coucher par exemple) et de bloquer l’utilisation de certaines applications ou catégories d’applications une fois que le temps imparti est écoulé.
J’avoue qu’il m’arrive quand même d’avoir du mal, quand je me rends compte que j’ai cramé le temps que je m’étais allouée et que j’ai pas vu le temps passer… Mais je me rends compte que, de plus en plus souvent, le temps que je passe sur les réseaux sociaux est plus qualitatif, car je m’en sers pour échanger avec des personnes qui m’inspirent ou pour développer mes projets. Dans ce cas-là, je m’autorise à passer outre les limites.
Parce que l’important n’est pas d’utiliser moins, mais d’utiliser mieux ! Qu’en penses-tu ?
As-tu conscience des injonctions que tu t’imposes vis-à-vis des réseaux ?
As-tu réussi à te défaire de certaine d’entre elles ?
Raconte un peu tout ça en commentaire !!
Je suis passée récemment à un nouveau téléphone, chose qui n’était pas arrivée depuis au moins 5 ans ! Le fait de rester avec un téléphone à l’agonie pendant un moment m’a forcé à m’en décrocher un peu (quand il y a une minute entière entre le moment où on appuie sur un bouton et celui où quelque chose se passe, on finit par poser le téléphone pour ne pas le jeter à travers la pièce).
Avec mon nouveau téléphone, je redécouvre la technologie ! J’ai découvert l’application “bien-être numérique” et j’y ai programmé une heure de coucher pour me pousser à ne pas rester devant l’écran. Parce que oui, je me suis détachée des réseaux sociaux, mais je peux passer pas mal de temps sur des jeux (tout est tellement rapide ! :O ).
Bref, garder un vieux téléphone peut aider à décrocher ! 🙂
J’avoue que j’évite les jeux sur téléphone (à part le démineur, je suis accro )
Mais c’est les mêmes mécanismes en effet !
Après, l’ancien téléphone… C’est une technique intéressante xD
Mais je pense que je pourrais pas l’appliquer celle-là !
J’aime bien programmer un temps d’arrêt aussi, pour couper les écrans au moins une heure avant de dormir
Le souci, c’est que même si on n’est pas sur les réseaux sociaux et qu’on ne fait pas de jeux, le téléphone portable devient incontournable pour de très nombreuses actions du quotidien qui se faisaient auparavant de façon déconnectée. Et ce sans légitimité car sa possession n’est pas obligatoire :
– envoi d’un code sur le tél portable pour tout règlement par CB
– envoi d’un code sur le portable quand vous vous connectez avec vos identifiants sur certains sites internet (doctolib, dropbox, le bon coin, …, ) pour “vérifier que c’est bien vous qui vous connectez” (malgré la saisie d’un mot de passe).
– obligation de créer un compte pour tout et n’importe quoi, en fournissant chaque fois un n° de portable (pour faire des achats sur un site commercial mais aussi pour toutes vos démarches administratives, ou pour pouvoir bénéficier d’une garantie ! (pour un produit pourtant acheté en magasin)
– réception de notifications d’enseignes commerciales, mais aussi de la poste et autre mondial relay si vous voulez envoyer un colis, et ce n’est qu’un exemple
– et bien sûr scan et présentation de QR codes
Bref, on est maintenus dans la connexion permanente, contre notre gré, et cette fois sans aucune contrepartie en “plaisir” (jeu ou échange social).
La phrase de l’article : “C’était à me demander si je me servais des machines ou bien si c’était l’inverse” est très pertinente ! et je pense (j’espère) qu’elle résume parfaitement le sentiment d’un nombre croissant de personnes.
Hello John !
Merci beaucoup pour ton commentaire ultra détaillé 🙂
Je comprends ton point de vue, c’est vrai que le téléphone portable, et même le “smart”phone, devient la norme et ça peut ne pas plaire à tout le monde ! Je n’avais pas pensé à cette dimension-là en écrivant l’article, mais je vais regarder un peu ce qui peut être proposé comme alternatives. Je reviendrai vers toi par mail !
Il y a quand même des cas d’usages que je trouve pertinent. L’authentification à deux facteurs notamment, parce que les mots de passe ne sont pas forcément fiables…
Je préfère me dire que le téléphone, les réseaux sociaux… ce sont simplement des outils. L’idée, c’est de trouver une manière de les utiliser qui nous convient !